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Exercer la gynécologie médicale à l'étranger

Victoire DE CASTELBAJAC

Quel est ton parcours ?

J’ai réalisé mon externat à la faculté de Toulouse Purpan. J’ai passé mes ECN en 2014 puis je suis partie m’installer à Marseille pour faire mon internat en gynécologie médicale durant lequel j’ai passé le DESC (ancien-FST) d’oncologie avec option « traitement médical des cancers ».

Pendant mon internat, j’ai réalisé le DU de pathologies mammaires à la faculté de Saint-Quentin-en-Yvelines, à Versailles.

Sur le plan des masters, j’ai d’abord fait un master 1 qui comprenait une unité d’enseignement (UE) en physiopathologie à Toulouse, et trois UE en santé publique à Marseille.

J’ai ensuite réalisé un master 2 en méthodologie et biostatistiques en recherche biomédicale (Pr Bruno FALISSARD) à la faculté de Paris Saclay, avec un stage en laboratoire à l’Institut Curie chez le Dr Ivan BIECHE durant lequel j’ai travaillé sur le cancer de l’ovaire.

J’ai également fait deux inter-CHU : le premier à l’Institut Curie à Saint-Cloud en unité d’investigation clinique, et le second, en 8ème semestre, en radiothérapie à l’Institut Curie à Paris.

Pendant le post-internat, j’ai été cheffe de clinique à l’Hôpital Saint-Louis à Paris au Centre des Maladies du Sein (CMS).

Quant aux remplacements, j’en ai effectué à Marseille de fin 2016 à fin 2019, et j’ai repris récemment avant mon départ pour Londres.

Qu’est ce qui t’a motivé à entreprendre une installation à l’étranger ? Pourquoi le Royaume-Uni ? Sous quelle forme vas-tu t’installer là-bas ?

J’ai décidé de m’installer à l’étranger pour des raisons familiales qui concordaient finalement avec une envie profonde et ancienne de voyager. Le Royaume-Uni n’était pas mon premier choix, mais c’est un super pays.

Mon installation est imminente dans les prochaines semaines.

Je vais d’abord commencer en libéral dans un centre pluridisciplinaire « all inclusive » qui met à disposition les locaux, le personnel et le matériel nécessaire, avec une rétrocession en contrepartie.

Mon activité se concentrera autour de la gynécologie médicale, ce qui va changer de mon post-internat où j’ai fait pas mal d’oncologie et un peu de sénologie bénigne.

Idéalement, j’aimerai ensuite avoir une activité partagée avec du libéral et de l’hospitalier en oncologie.

Quelles sont les étapes et échéances nécessaires à la démarche ?

Oula… !

Tout d’abord, pour exercer en Angleterre, il faut s’inscrire à l’Ordre des Médecins.

Pour cela, il faut prouver un bon niveau d’anglais avec des tests officiels.

Personnellement, j’ai passé l’IELTS qui se compose de quatre tests (oral, écrit, lecture, compréhension) pour lesquels il faut avoir au moins 7/9, et une moyenne globale de 7,5/9. Chaque tentative coute 260€.

Pour tout dire, je l’ai passé quatre fois… et l’ai loupé de peu à chaque fois !

L’autre test reconnu est l’OET (test australien), plus simple a priori, qui coute environ 350$.

Les tests sont ensuite valables deux ans.

Une fois la validation en poche, la prochaine étape consiste en la réalisation de « certificats d’activités » sur les cinq dernières années.

Ces certificats sont surtout nécessaires pour toutes les activités durant lesquels nous ne sommes pas inscrits à l’Ordre, donc globalement l’internat et les activités non médicales (années de master, stage en laboratoire…).

Ces certificats doivent être remplis, à la main, par les chefs de service et sont valables seulement trois mois. Les papiers originaux doivent être montrés lors des différents entretiens.

Enfin, il faut demander un « certificat de bonnes pratiques » à l’Ordre des Médecins. Il vaut mieux s’y prendre tôt pour s’éviter des frayeurs car ça peut être long à arriver.

Une fois le dossier complet envoyé, la réponse est en général assez rapide !

Il faut ensuite demander tous les papiers nécessaires à l’expatriation, comme les papiers de séjours etc.

Quelles difficultés as-tu rencontré ?

Les étapes sont nombreuses et tout est timé.

En dehors des tests d’anglais - qui demandent un peu de boulot - et de la validité courte des certificats d’activité, je m’en suis sortie !

Un détail à signaler - sans être une vraie difficulté - est le fait que la gynécologie médicale ne soit pas un DES reconnu à l’étranger, ce qui entraine quelques spécificités. Par exemple, en Angleterre, je ne serai reconnue que comme « simple docteur » et non comme « consultant ». Cela engendre des différences dans le remboursement accordé aux patients par les assurances (qui remboursent mieux les « consultants ») et de fait, une catégorisation de la patientèle qui sera composée principalement de patients anglais aisés ou d’expatriés (ce qui va vraiment changer de mon activité passée !).

J’ai cependant vu qu’il existait également un dispensaire français qui accueille des patients francophones avec moins de moyens. Il est donc possible de varier son activité selon ses envies.

En bref, quand on a envie, tout est possible !