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Récit d’une gynécologue médicale aux Etats -Unis

Elisabeth HUON DE KERMADEC

Quel est votre parcours ?

J’ai réalisé l’ensemble de mes études de médecine à Paris, en choisissant le DES de Gynécologie Médicale à l’internat. J’ai un parcours orienté vers l’oncologie de la femme et notamment le cancer du sein.

Au cours de mon externat, j’avais pris une année de césure durant laquelle je suis partie à Montréal au Canada, en réalisant à la fois des stages d’externat et du bénévolat. Cela m’a permis d’avoir une expérience à l’étranger !

A la fin de l’internat, au lieu de réaliser mon assistanat au Centre des Maladies du Sein de l’Hôpital Saint-Louis à Paris, je suis partie à l’étranger juste après ma thèse.

Quelle est votre activité actuellement à l’ étranger ? Où ? Pourquoi cette destination ?

Actuellement je travaille à Boston en tant que directrice médicale en Recherche et Développement. Je suis donc en charge d’études cliniques : j’ai travaillé initialement sur une phase 3 sur une molécule utilisée dans le cancer du sein, je travaille désormais sur une étude de phase 1 dans le myélome.

La destination de Boston s’est imposée d’un point de vue familial car mon mari a été muté dans cette ville.

En arrivant là-bas, j’ai commencé par faire un master en Santé Publique, en français, en travaillant à distance : une année de master 1 puis une année de master 2 dont 6 mois de stage d’épidémiologie dans le cancer du sein, à Boston, avec un statut de « post-doc ».

J’ai ensuite eu l’envie de retrouver une activité professionnelle. C’est ce qui m’a poussée à rechercher du travail et à m’orienter vers la pharmacie.

Retrouver une activité clinique médicale était compliquée, car sous tendait la nécessité de passer beaucoup d’équivalence...

A l’inverse, je n’ai pas eu besoin de passer d’équivalence professionnelle pour travailler dans la pharmacie car le diplôme de médecin français est reconnu et suffisant dans ce domaine. J’ai été aidé tout de même par le master de Santé Publique qui est bien reconnu ici pour ce type de métier.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Je dirais principalement la découverte d’un nouveau métier et surtout d’un univers différent, avec tout ce que cela implique : travail en entreprise, gestions de projet,... tout ça en anglais.

D'ailleurs, aucune équivalence linguistique ne m'a été demandée pour travailler, mais j'étais contente d'avoir pu m'améliorer durant mes premières années à Boston.

Quels conseils donneriez-vous à ceux et celles qui souhaitent s’installer à l’étranger ?

Il faut rester curieux et ouvert !

On ne connait qu’une toute petite partie de ce que peut offrir le diplôme de médecin !

Le monde de la pharmacie regorge de métiers très intéressants qu’il faut avoir la curiosité de découvrir.

Le mot de la fin ?

J’adore mon nouveau métier ! Et même si je l’avais choisi au départ par défaut – en raison de la complexité de l’équivalence clinique - j’ai été vraiment très heureusement surprise de son intérêt, et j’ai un quotidien très riche et passionnant !